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Publié le par Bruno Michal

A la découverte de la Baie d’Ha Long ! 

Nous voilà partis pour 160 kilomètres. Parmi les 1 500 bateaux dans la baie, un petit bateau privatisé rien que pour notre groupe nous attend. Sur les 1969 îles et îlots karstiques, vivent trente espèces endémiques différentes. Classée parmi les sept merveilles naturelles du monde par l’UNESCO (le plus grand karst marin du monde), la baie s’étend sur 1 500 km2 et possède 120 kilomètres de côtes. L’explication des géologues est la suivante (Toan s’emmêlant un peu dans la géologie) : une épaisse couche de sédiments s’est formée à l’ère primaire (541 à 252 millions d'années) alors que le site était en haute mer. Les mouvements de la croûte terrestre l'ont ensuite fracturée et le retrait de la mer l'a exposée à l'action de l'érosion. La pluie et les rivières souterraines ont alors creusé de nombreuses grottes. L'effondrement de certaines d’entre elles a complété la formation du paysage. Qu’y trouve-t-on ?

Charbon, calcaire, cristal de roche, mica, jade, ficus, palmiers, saxifrage, coraux, petits singes. Les fouilles ont révélé trois périodes préhistoriques : 18 000, 7 000 et 5 000 ans avant J-C. Les villages flottants n’abritent plus que 2 000 habitants contre 6 à 10 000 auparavant. Il faut aussi faire face à la pollution chinoise à quatre heures de bateau de là, un problème d’ampleur, assez préoccupant.

La légende de la baie tourne autour du bienveillant dragon (Hạ Long signifie « descente du dragon »). Il aurait voulu domestiquer les courants marins. En se débattant, il aurait entaillé la montagne avec sa queue. Le niveau de l'eau serait monté et seuls les sommets les plus élevés auraient émergé. Une variante : le dragon aurait craché des pierres pour protéger le pays des envahisseurs. Cela a d’ailleurs plutôt bien réussi. Les cavernes des îles sont habitées depuis environ 4 000 ans avant notre ère. La baie a été le théâtre de plusieurs batailles navales. Ce labyrinthe a permis à l'armée vietnamienne de stopper les voisins chinois par trois fois. À la fin du XVIIIème siècle, la baie servait de refuge aux pirates indélogeables. Pendant la guerre du Vietnam, de nombreux passages ont été minés par les USA, ce qui représente toujours une menace.

Toan vient me dire comment mon séjour à Hanoi va s’organiser pendant que le groupe profitera du second trek et cela me convient très bien.

Une double rangée de lauriers roses séparant les voies d’autoroutes, c’est bien joli même sous la pluie. Par contre, péage, embouteillage, accident… cela nous rappelle fortement quelque chose. Arrêt dans une usine à souvenirs. Le pays compte 55 millions de travailleurs ; le babyboom a eu lieu dans les années 80.

Les couleurs rouge (bonheur) et jaune (prospérité) sont traditionnelles au Vietnam. Le parti communiste s’en est inspiré. Le port du rouge pour le mariage tend à diminuer au profit du blanc qui commence à représenter la virginité dans les esprits alors que traditionnellement on l’utilise plutôt pour la mort. Les vietnamiens se font « occidentalisés » (dixit Toan). Beaucoup de fiancés tiennent tout de même à être photographiés en rouge quelques jours avant le mariage.

La baie d’Ha Long semble exploitée à fond et les constructions n’en sont qu’à leur début. L’accueil de l’équipage du bateau est sympathique et de qualité. Le repas de crustacés et de poissons qui nous est servi est dans la même lignée : fin et délicieux. Le jus d’ananas que j’ai demandé est préparé devant moi, avec des fruits frais sous forme d’un vrai cocktail.

Nous échappons à la cohorte de bateaux en allant plus loin, là où la fréquentation est moindre. Quel paysage incroyable ! Finalement, cela nous résume assez bien Bruno et moi : montagne plongeant dans la mer, chacun son élément. J’ai si souvent rêvé à ce moment ; je ne suis pas déçue. Il n’y a ni pluie, ni brume. Nous profitons de tous les endroits sympathiques qu’offre le bateau : le ponton au-dessus de la cabine de pilotage, le ponton supérieur doté de chaises longues, les allées. Les photos fusent. Puis, arrive un moment improbable : le kayak dans la baie d’Ha Long au milieu d’un village de pêcheurs lové entre des pitons karstiques qui le protègent. La maison communale n’a pas été oubliée au milieu de cet ensemble. Les barques de pêcheurs en forme de nacelle, sont faites de bambou tressé. Typiques, elles permettent de pénétrer dans les grottes dont le passage se ferme à marée basse tandis que, de l'autre côté, se forme un lac intérieur. Les poissons sautent devant nous. Un jeune garçon pagaie avec les pieds. Un milan survole nos têtes. Notre kayak passe entre deux rochers. Le vent est plus fort, nous ne sommes plus abrités. Les bateaux partent pour aller pêcher à la nuit : il est 17 heures. Leurs filets remonteront peut-être des poissons suffisamment gros pour être découpés et macérés dans du safran, afin de préparer le plat de fête local : le chả cá.

J’ai une pensée pour Marianne que le taxi va bientôt venir chercher à Hanoi pour prendre l’avion de retour. Elle, qui contribue largement à toute cette organisation, aura, je l’espère, pu admirer les pagodes qu’elle souhaitait voir.

L’heure est suave, la nuit tombe peu à peu. Notre bateau s’est arrêté, ainsi que quelques autres qui s’illuminent sur l’eau. Un petit bateau de pêche lance ses filets. Bruno recharge son téléphone portable dans la petite salle de restauration : il « pendouille » bizarrement le long du pilier. L’image est assez drôle. La boule à facettes est en route. Va-t-on fêter un anniversaire ? Apéritifs et cocktails sur le pont du bateau, nous fêtons effectivement François de manière bien sympathique. Toan et Philippe s’essaient à la pêche au calamar. Le repas est merveilleux et la décoration du chef est aussi ingénieuse qu’esthétique : des fleurs de crudités, des ananas lumineux sur lesquels les nems sont piqués. Voilà des bougies peu communes à souffler pour François.

Après le repas, nous nous retrouvons sur le pont à chanter grâce aux accords de guitare d’un autre François qui vient de confectionner un médiator avec un bouchon de plastique. Voici un petit aperçu : Dick Annegarn (Mireille), Serge Lama (La salle de bain), Au bonheur des dames (Oh ! Les filles), Henry Salvador (Le blues du dentiste), Brassens, Nino Ferrer, Murray Head… Jean-Michel et Fernando chantent de bon cœur. Heureusement, parce que les paroles échappent à notre mémoire.

Coucher vers 22 heures car nous voulons voir le lever du soleil à 5h49 sur la baie.

 

 

 

 

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P
Un nom qui fait rêver !!!!<br /> Une destination qui fait rêver !!!! et vous y êtes !!!!
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